LE NAVIRE
Dans l’ombre du couchant un tout petit navire
S’en ira balloter au flux de l’océan
Evitant les tourments dans un triste sourire.
Il s’en va conquérir à la force du vent
Flirter près du cap Horn, dépasser l’espérance
Un contournant un peu les derniers rugissants.
Sur l’écume tressée il peut avec aisance
Se jouer simplement de ce vieil ouragan
Qui le pousse au-delà de nos terres de France.
Le voilà poursuivant un gros banc de hareng
Pour venir accoster sur une île lointaine
Ou pour se protéger des caprices du temps.
Hissant son pavillon sur le mat de misaine
Pour donner le départ à sa course infinie
Qui fait toujours rêver son vaillant capitaine.
Il ira naviguer jusqu’au bout de l’envie
Au fil de son bonheur, au fil de son délire
Pour vivre simplement, tout simplement sa vie.
Dans l’ombre du couchant, il s’en va le navire.
jc blondel