MADAME NATURE
A l’aide d’un crayon je tente l’aventure
Sur la toile de lin pour teindre l’infini
J’ai rhabillé de vert celle folle nature
En sortant les couleurs des tubes de peinture
Pour gommer les effets d’un manteau dernier cri
Que l’automne en larron avait pris pour habit.
Le beau nuage blanc a noirci son habit
Recommençant ainsi sa nouvelle aventure
En délaissant l’été, en oubliant son cri,
Il file dans le vent, s’en va vers l’infini.
Il laissera sa trace au bord d’une peinture
Dans le bal incessant de madame nature.
C’est la loi du marché de ce vendeur nature
Tous les noirs et les gris colorent son habit
Ses rêves de saison dans sa vieille peinture
Il dessine des traits, refaisant l’aventure
Qui le mène là-bas au fond d’un infini
Où l’été moribond s’étouffe dans son cri.
Paysage muet, vous n’avez plus de cri
Et les trésors frileux donnés par la nature
Assombrissent déjà vos songes d’infini.
Le peintre avait voulu réveiller votre habit
A l’aide d’un pinceau il ose l’aventure
De maquiller l’espace au cœur de sa peinture.
Par un trait de fusain il donne à s peinture
Un tout autre langage ou s’estompe son cri
En lui offrant d’un coup un semblant d’aventure.
jc blondel